Philippe Barbier
Psychopraticien à Sète
 

Philippe Barbier, psychopraticien à Sète

Et vous, combien de personnes autour de vous pour vous tendre la main ?


Les beaux jours semblent pointer le bout de leur nez et avec ça les occasions se profilent pour profiter des beaux jours, des belles soirées entre ami(e)s ou des longs week-end.

Voici venir à nouveau le temps des festivités d’extérieur, chiller en terrasse, barbecue entre potes, virées nocturnes ou plus simplement repas d’amis et de famille sous la douce chaleur des belles journées de printemps.

Si tout cela vous parle et que la perspective de ces réjouissances vous donne des fourmis dans les jambes, alors vous êtes une heureuse personne, entourée de l’affection de ses ami(e)s, de l’amour de ses proches et c’est tant mieux.

 

Il existe malgré tout un certain nombre d’entre nous qui n’ont pas autant de chance, tout simplement parce qu’elles souffrent d’une forme d’isolement social, d’une solitude non désirée, bref elles sont et se sentent terriblement seules.

En 1985, une personne disait pouvoir compter sur au moins trois de ses proches pour vivre le lien social, aujourd’hui la moyenne est inférieure à une. On connait les facteurs favorisants cet état de fait, l’urbanisation inadaptée au lien social,  la pression et la compétition générale favorisant une forme d’individualisme, les rythmes professionnels, les transports, la dispersion géographique de la sphère familiale, l’insécurité réelle ou fantasmée surtout en milieu urbain, le repli sur soi (écrans, alcool, drogues …), la liste est longue.

Dépression et culpabilité.

Au bout du compte, lorsqu’on est seul(e), isolé(e), sans véritables ami(e)s ou famille, dans un milieu peu propice à developper le lien social, mal considéré dans son emploi ou sans emploi, privé d’un lien tendre, complice, câlin (ca ne veut pas forcement dire en couple), alors il y a de fortes chance que l’on développe un jour une forte déprime ou une dépression.

C’est le cas de certain(e)s de mes patient(e)s qui consultent parce qu’ils se sentent seul(e)s, sans désirs, privé(e)s d’énergie, fatigué(e)s dès le matin, sous l’emprise quotidienne d’une tristesse inexplicable et souvent effrayé(e)s à l’idée de vieillir, et, j’ai pu le constater, il n’y a pas d’âge pour se sentir vieillir.

Plus de tonus, de désir, pas de projets et parfois le recours à des rituels anti coup de blues tels que la consommation d’alcool, de canabis, de trop de tabac, voire l’automédication de tranquillisants, anxiolytiques, etc.

Voila que l’on glisse lentement mais sûrement vers une forme ou l’autre de dépression.

Et si la dépression ne suffisait pas pour nous ruiner le moral, vient souvent s’ajouter à cela un tombereau de culpabilités bien orchestré par notre culture du toujours plus et toujours mieux !

Je ne vaux rien, je devrais me remuer mais je n’y arrive pas, je suis inutile, un boulet, un fardeau, je ne mérite pas de vivre …

Cette litanie de croyances terriblement négatives que l’on peut entretenir quand on est en dépression ne va pas bien évidemment, arranger la situation.

Cette description du contexte et des causes émergeantes de la dépression pose le cadre de manière globale et générale, un cadre culturel, structurel, systémique.

Ensuite on dira que chaque individu souffrant de cette pathologie va construire, élaborer sa dépression en fonction de ce qui le définit : son histoire de vie, son enfance, sa culture, etc.

Et c’est bien le rôle des professionnels du soins (médecin, psychiatre le cas échéant, thérapeute) de proposer à chaque personne des soins et un suivi personnalisés autrement dit ; un anti-dépresseur ne suffit pas pour guérir une profonde dépression comme cela peut être le cas pour une déprime par exemple.

Ce qui va guérir la personne c’est un travail adapté, spécifique, individuel.

 

L'entourage guérit.

 

Mais, j’aimerais pour terminer insister sur un aspect fondamental de la guérison sans doute au moins aussi efficace que la thérapie, il s’agit de l’entourage, des proches, des ami(e)s, de la famille.

De grâce, si vous avez connaissance, autour de vous, d’un(e) proche souffrant d’état dépressif (c’est assez facile a reconnaitre même si la personne est dans le déni) alors prenez conscience que vous avez le pouvoir de l’aider à guérir, à s’en sortir, à renaître.

Pas besoin d’être psychologue, pas besoin de parler des heures (surtout évitez de donner des conseils, quand on déprime on souffre déjà assez de son incapacité à agir ), pas besoin d’en faire des tonnes …

Un mot suffit, un texto, un coup de fil de temps en temps, une petite attention, écouter avec empathie, plaisanter, prendre dans ses bras, valoriser … toute attention bienveillante et chaleureuse va contribuer à la guérison.

Nous avons ce pouvoir, utilisons-le et prenons peut-être le temps de chercher dans notre entourage les quelques-unes et quelque-uns qui pourraient souffrir d’isolement social et tendons leurs la main, histoire de faire mentir les statistiques !

Prenez bien soin de vous.

 

Pour celles et ceux que ça intéressé, je vous conseille l'ouvrage de Pierre Bordaberry consacré à la dépression : Ce n'est pas toi le problème ! (ed.Leduc).

 

 


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