Tais-toi et marche !

Les vacances d’été sont par excellence une période propice à la marche, à la randonnée, aux balades en tout genre.
C’est l’occasion de profiter de paysages bucoliques, reposants, parfois spectaculaires et bien sûr l’occasion de se dépenser un peu ou beaucoup selon les aptitudes de chacun.
Personnellement j’aime traverser ces somptueux paysages, à mon rythme, sans rechercher à produire un effort mais plutôt à évacuer stress et toxines, respirer à pleins poumons un air chargé de fragrances inédites, de chants d’oiseaux, le tout baigné le plus souvent, dans une lumière matinale ou vespérale selon mon choix.
Mais ce que je remarque presque à chaque fois, c’est que cette marche, cette douce progression est aussi propice à, non seulement admirer le paysage et les points de vue remarquables, mais également à stimuler mon esprit, booster ma réflexion - bref quand je marche je pense !
Bon, c’est indéniable, ça met certaines idées au clair, ça permet d’évacuer souvent des pensées parasites, on range un peu son esprit au fil de la progression, mais rendu à mon point d’arrivée je me fais la réflexion suivante : tu penses trop et tu ne profites même pas du paysage !
Je ressens presque de la culpabilité à ne pas avoir honoré mère Nature comme il se devrait, d’avoir perdu mon temps à ruminer plutôt qu’à admirer.
Méditer en marchant
C’est en m’interessant à la personnalité de Thich Nhat Han maitre bouddhiste vietnamien, militant de la paix et à l’origine avec soeur Chân Không de la création du monastère bouddhiste du village des pruniers situé à Le Bey dans le sud-ouest de la France, que j’ai découvert la marche méditative ou de pleine conscience, pratiquée régulièrement par le maître et ses nombreux disciples.
Loin de moi l’intention de vous faire un cours sur la pratique, vous trouverez quantité de documentation sur le net à commencer par les livres et audios du penseur bouddhiste.
Mais je vous conseille malgré tout de vous prendre au jeu, d’essayer ne serait-ce que pendant quelques dizaines de minutes, de vous plier à l’exercice lors de votre prochaine balade.
Le principe de base est de sortir du mode automatique de la marche pour se reconnecter à toutes nos sensations kinesthésiques, mentales, cognitives et ça commence par la prise de conscience de la position du corps, de la manière de poser un pied sur le sol, les appuis, de déroulement de la voute plantaire, l’enchainement de la marche, le basculement du poids du corps …. bref cette méditation vous propose d’habiter votre marche.
Ralentir !
De ma propre expérience, le maître mot est RALENTIR, à l’extrême s’il le faut et tout comme lors d’une méditation traditionnelle, concentrer son attention sur le souffle, le corps et surtout observer ce qui se passe. Regarder sans interpréter, juste prêter attention défilement minéral et végétal qui déroule sans la moindre tentative d’interprétation. Comme si la fourmi était tout aussi digne d’attention que l’arbre centenaire parce qu’au fond cette nature que vous traversez est un TOUT dont vous faites partie.
C’est cette idée d’être à cette occasion inclus dans le paysage qui change radicalement de la marche classique.
Les coachs, pratiquants, fervents adeptes de la marche de pleine conscience évoqueront les multiples bienfaits de l’exercice tant sur le plan biologique que mental ou spirituel, mais à la marge finalement, simplement faire l’effort quelques minutes, régulièrement, sans pression de ce prêter à cette pratique est aussi bénéfique que la méditation et je la recommande spécialement à mes patients hyperactifs peu enclins à la méditation traditionnelle statique.
Alors, lors de votre prochaine balade, offrez-vous 15mn de méditation en marchant, le premier pas vers la sérénité !