Philippe Barbier
Psychopraticien à Sète
 

Philippe Barbier, psychopraticien à Sète

A propos du passé


Cela ne vous a sans doute pas échappé, nous entrons, avec le mois de novembre, dans une période franchement marquée par un caractère automnal, et derrière les ors et les fauves splendides de la végétation, se cachent  la pluie, le vent glacial et autres désagréments de saison.

Novembre n’est à priori, pas le mois le plus fun de l’année !

Baisse de moral; morosité, découragement accompagnent parfois ce début d’automne à l’image du jour de la Toussaint consacré pour certain(e)s d’entre nous à la visite des cimetières afin d’honorer de quelques chrysanthèmes la mémoire de nos disparus.

 

Ce rituel catholique qui célèbre à l’origine non pas la mémoire des défunts mais celle de tous les Saints disparus s’inscrit dans une période de perte, de deuil. Deuil de l’été, deuil de la végétation, de la lumière du jour … Les Celtes d’Irlande et de Grande Bretagne célébraient Samain, fête des morts et nouvel an celte à la même période.

J’ai déjà écrit sur le deuil à l’occasion d’un autre blog mais j’aimerais cette fois-ci évoquer, non pas le deuil en tant que tel, mais les effets parfois néfastes du passé sur notre état psychique lorsque justement ce deuil du passé n’est pas pleinement réalisé.

Le passé c’est quoi ?

D’ailleurs, la notion même de passé est difficilement compréhensible puisqu’en réalité nous n’avons pas accès à notre passé. Quelles que soient les  réminiscences, souvenirs, émergences conscientes ou inconscientes du passé qui viennent à notre esprit, il ne s’agit pas de passé dans le sens objectif du terme, mais bien de fragments du passé que nous revivons dans un instant présent. Et les émotions qui les accompagnent sont bien souvent les mêmes lorsqu’il s’agit d’évoquer la fuite du temps, l’impermanence : la tristesse, le blues, la nostalgie, les regrets et parfois la colère.

C’était mieux avant, nous étions encore jeunes, si j’avais su … voila quelques réflexions qui accompagnent bien souvent nos émotions à ces moment là.

Bien entendu, ces émotions sont naturelles puisque l’on parle bien de perte quelqu’elle soit mais ce qui importe c’est de savoir ce que l’on fait de ces émotions.

En un mot, vivre dans le passé, comparer un présent insaisissable à un passé figé. Avancer tout en regardant derrière soi, ne nous donne pas la possibilité d’appréhender sereinement le futur, cela peut même parfois nous empêcher tout simplement d’envisager l’avenir avec sérénité.

Je conseille toujours à mes patients nostalgiques ou bien à ceux qui portent le fardeau de leur passé (blessures d’enfances, traumatismes, échecs …) de se libérer de tout ce qui n’est plus utile à leur épanouissement. Que ce soit clair, faire le deuil de son passé n’est pas tirer un trait sur ce dernier puisque c’est un élément constitutif de notre personnalité mais c’est le considérer pour ce qu’il est et de faire le travail nécessaire pour absorber, transformer, transmuter ce passé à la lumière de ce que l’on est Aujourd’hui, ici et maintenant.

En un sens, la symbolique des fleurs déposées sur une tombe n’est pas vide de sens. Laissons la graine plantée dans la terre et permettons-nous de l’aider à se transformer en un magnifique bouquet multicolore !

 

Débarrassons-nous des vieilles histoires.

Acceptons une fois pour toute que le passé est du passé et qu’il ne nous appartient plus dans l’acceptation objective du terme. Comme une fracture de la jambe qui s’est résorbée ou une plaie refermée, le trauma initial n’est plus, juste des douleurs ou des cicatrices et c’est bien cela qui constitue le matériel du travail sur soi. Idem dans le cas d’une perception limitante du passé (j’aurais dû faire ceci, c’était mieux avant …), ce sont avant tout les émotions, les croyances limitantes, l’état dépressif ACTUEL qu’il faut prendre en compte sans tenir outre mesure compte des évènements ou situations d’alors.

La bonne nouvelle c’est qu’à partir de ce point de vue, et le thérapeute est là pour guider et orienter le travail et la réflexion de son patient, nous avons alors la capacité de changer.

 

Je m’entends souvent dire à mes patients à ce propos : Débarrassez-vous de cette histoire, de ces croyances familiales, de ce traumatisme, ils ne vous appartiennent plus ou pas.

- Votre mère était maltraitante ? C’est son histoire pas la vôtre, vous étiez sa victime !

Ce qui va vous aider c’est que nous travaillons ensemble sur ce qui vous entrave aujourd’hui et sur la façon dont vous allez mettre en oeuvre tout ce qui est bon pour vous et qui vous donne envie de vivre.

- Vous regrettez votre séparation d’avec votre compagne ou compagnon ? Prenez la responsabilité de votre décision et tirez-en les leçons qui vous permettront de ne pas refaire la même erreur !

En aucun cas vous ne pourrez avancer en trimballant dans votre baluchon le lourd poids d’un passé qui plus est, prête toujours à interprétation que ce soit consciemment ou inconsciemment, on parle alors de faux souvenirs.

 

Observer son passé depuis l’ici et maintenant, comprendre ce qu’il nous raconte de notre propre histoire, voila bien la meilleure façon de faire éclore les fleurs d’un avenir radieux quelle que soit la saison de l’année !

 


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