La Personnalité Perverse Narcissique

Je fais face à de plus en plus de patientes qui me font part de la souffrance et du drame qu’elles vivent ou qu’elles ont vécu lors de relation avec une personne dite perverse narcissique.
Il est en premier lieu utile de préciser deux points :
-Le profil d’une personne perverse narcissique relève de la psychopathologie, c’est à dire d’une structure mentale dysfonctionnelle, ses effets délétères pouvant agir dans de multiples relations que ce soit à l’occasion d’une relation amoureuse mais aussi dans le cadre du travail, de la famille, etc.
De ce fait, le profil pervers narcissique n’est pas l‘apanage de la gente masculine. Autant de femmes que d’hommes peuvent présenter ce type de profil, même si il est un fait que d’avantage de femmes s’expriment sur le sujet.
Enfin, et c’est important de le préciser, ce terme est bien souvent employé à tout va et parfois sans rapport avec le réalité.
Sans vouloir en aucun cas minimiser la souffrance des personnes victimes d’une relation toxique quelle qu’elle soit, la personnalité perverse narcissique correspond à certains critères relativement identifiés et même si cette dénomination semble aujourd’hui être une sorte de mètre étalon de la relation dysfonctionnelle et insupportable, il est utile de donner quelques précisions sur ce qu’il est est en réalité.
Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Comme le dit très bien Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et auteur de nombreux ouvrages et post sur la question, un pervers narcissique c’est un peu Dr Jekyll et Mister Hyde, un mix d’une personnalité avenante, souvent brillante, de séducteur ou séductrice (en public) doublée d’un(e) terrible manipulateur (trice) qui fera de sa victime l’objet de sa psychose dans le sphère privée.
Manipulation, humiliation, menaces verbales, domination et chantage font parti de la panoplie du ou de la PN. La jouissance de son emprise sur l’autre, voire même dans le cas de sadisme narcissique, la jouissance de la souffrance infligée à l’autre, lui permet de se tenir en vie, c’est à dire d’exister en tant que sujet, de briller grâce à la présence de l’autre en société, tout en réduisant en privé, sa victime à la fonction d’objet sans en ressentir la moindre culpabilité, on appelle cela un amour d’objet.
Jean-Charles Bouchoux emploie le terme de mécanisme psychotique, l’angoisse de dissociation en relation avec nos parts sombres, ne se jouant plus à l’intérieur du sujet mais à l’intérieur du couple, entreprise, famille : Je suis Jekyll, tu es Mister Hyde !
La souffrance vécue par les victimes de PN est évidemment extrême, violence verbale (rarement physique sinon au paroxysme de la rupture), isolement et dénigrement de la victime vis à vis de la famille, de l’entourage, etc.
Redevenir Sujet et non plus Objet.
Ce n’est qu’en acceptant de quitter la face brillante du PN en même temps que sa face sombre que l’on peut se libérer de ce lien.
En un mot, en décidant de redevenir Sujet c’est à dire une personne libre et autonome.
Le soutien des proches est bien souvent salvateur pour s’extraire d’une personnalité PN, mais également l’aide de structures d’écoute et d’accueil au service des victimes sans oublier le travail salvateur que l’on peut engager auprès un thérapeute.
Tout ceci ne peut pas se faire sans la volonté de se reconstruire, de se retrouver, de se re-narcissiser.
Il sera indispensable de prendre soin de soi, de convoquer son Ego-vertueux.
La notion de Sujet-Objet est à ce propos essentielle à comprendre.
Une relation quelle qu’elle soit ne peut se soutenir que si chacun est le bon Sujet de l’autre, c’est à dire la Personne à qui l’on veut en priorité du bien et dans aucun cas celle dont on va faire le bon Objet de sa névrose ou de sa psychose.
Pour poursuivre sur la question, je ne saurai que vous conseiller les ouvrages de Jean-Charles Bouchoux à ce sujet ou de consulter sa chaîne You Tube, sans oublier de visionner ce bouleversant court-métrage, Fred et Marie qui vous éclairera sur ce terrible problème.
https://www.dailymotion.com/video/x7chjrz
Très bonne semaine.