Trois mauvaises raisons pour ne pas consulter

Dans l'optique de changer éventuellement de voiture, j'ai parcouru les différentes publicités pour des modèles récents, et je me suis rendu compte à quel point la technologie a pu évoluer dans le monde de l'automobile.

Aujourd'hui les voitures sont connectées, contrôlées par des ordinateurs, et sont capables de programmer seules les différentes visites d'inspection, l'entretien du véhicule, voire de déterminer une panne éventuelle et de contacter directement le garage de la concession en cas d’incident ou bien les secours en cas d’accident grave.

Finies les pannes au bord de la route, une voiture moderne est capable de fonctionner dans les meilleures conditions, et du coup d'être performante et de durer très longtemps pour le plus grand plaisir de ses propriétaires.

Cette petite digression automobile n'a pour autre but que de porter la réflexion sur la manière dont on entretien parfois notre corps, notre coeur émotionnel et notre psyché. Comprenez par-là que j'ai l'impression qu'on est bien loin de prendre autant soin de nous-même que de notre véhicule chéri !

Concernant la santé physique, notre corps est bien souvent susceptible de nous avertir lorsque l’on s’approche d’un état de fatigue critique mais bon nombre d’entre nous font la sourde oreille sous prétexte qu’il y a bien plus important à faire que d’écouter son corps. D'ailleurs, ce sont peut-être les mêmes personnes qui surveillent fiévreusement le tableau de bord de leur auto au cas  ou un voyant s’allumerait et qui prennent des risques inconsidérés pour leur bonne santé.

Mais alors concernant la santé mentale, c’est carrément le déni total !

Tous les voyants sont au rouge, c’est un concert d’alarmes dans l’habitacle, peu importe, on trace la route et advienne que pourra !

Insomnies, stress, irritabilité, angoisses, dépression … on ne va pas s’arrêter de travailler pour autant et encore moins consulter un thérapeute, ca va aller, ca va passer, on va s’en sortir tout(e) seul(e).

En fin de compte dans nos sociétés consuméristes, on prend bien moins soin de soi que de sa voiture, de son ordinateur ou de son téléphone portable !

Et pourtant alors que tout le monde est d’accord sur le fait qu’on vit une vie de fou (surtout dans les villes)  très peu d'entre nous prennent conscience de la nécessité, d’autant plus grande dans ces circonstances, de ménager à la fois son corps et son esprit.

Certains de mes patient(e)s viennent me voir dans un état de stress qu’ils auraient pu éviter en consultant un peu plus tôt.

Certain(e)s vont jusqu’au burnout et ses conséquences parfois irréversibles, d’autres encore jusqu’à la rupture amoureuse ou familiale … et tout cela me désole.

Quelle  perte de temps et d’énergie !

J’ai essayé de comprendre quels pouvaient être les freins qui retiennent certain(e)s à consulter alors même qu’ils (elles) en ont besoin.

- 1/  La première raison à mon sens, et qui concerne surtout les hommes, c’est la gène, la peur de parler de soi, de se confier, d'accepter son état de fatigue, de stress, etc.

En particulier la crainte de passer pour un faible ou pour un fou.

Bien entendu cela relève d’un système de croyances qui n’a rien à voir avec la réalité.

Etre à l’écoute de son psychisme est davantage un signe de sagesse que l’inverse et il est bien évident qu’aucun thérapeute digne de ce nom ne se permettra de porter le moindre jugement de valeur sur son patient, bien au contraire, l’écoute emphatique étant la pierre angulaire de toute relation de soin !

-2/  Suivre une thérapie c’est long et ça coute cher !

Il est important à ce propos d’apporter quelques précisions sur l’offre en matière de soins thérapeutiques. Sans rentrer dans les détails sachez qu’entreprendre une psychothérapie ou une analyse auprès d’un psychiatre ou d'un psychanalyste est la plupart du temps motivé par la nécessité ou le désir de s’engager dans un travail de fond et en effet de s’investir dans une cure qui pourra durer des mois, le plus souvent des années et que vous devrez financer vous-même (sauf prise en charge par la sécu sur dossier et rarement au-delà de dix séances avec un praticien conventionné).

Pour info, la série télé d’Arte En thérapie  dévoile à merveille le quotidien d’un psy.

Mais peut-être que l’état de votre voiture ne nécessite pas une série d’expertise approfondies, ni le reconditionnement complet de ses organes éléctromécaniques ?

Autrement dit, traitez le problème qui vous préoccupe en vue d’un résultat rapide ! 

C’est de cela dont on a besoin la plupart du temps : retrouver le sommeil, se guérir d’une séparation, retrouver la joie de vivre, sa libido, tordre le cou à de vieilles chimères du passé, dépasser une phobie, etc.

En général, point n’est besoin de dix années d’analyse pour y parvenir, il existe aujourd’hui des solutions rapides et efficaces pour repartir du bon pied.

PNL (programmation neuro- linguistique), hypnose ericksonienne, EFT pour Emotional Freedom Technique, Analyse transactionnelle, Gestalt thérapie, TCC (thérapies comportementales et cognitives)  … voici une liste non-exhaustive de tous les outils que des praticiens thérapeutes peuvent mettre à votre disposition pour votre mieux-être.

J’ai été parfois surpris moi-même de la rapidité avec laquelle certains de mes patient(e)s dépassent leur problème et guérissent en quelques séances.

Le corps, le coeur et l’esprit sont capables, s’ils sont correctement sollicités, de mettre en œuvre des protocoles de guérison insoupçonnés !

Oui, sauf exception, ces soins ne sont pas remboursés mais sur une période relativement courte le retour sur investissement est payant croyez-moi.

A méditer : c'est amusant de constater qu'une heure de psy coute moins cher qu'une heure de main d'oeuvre en concession automobile de grande marque !

De plus certains praticiens, dont je fais partie, pratiquent des tarifs adaptés afin de ne pas priver de cette opportunité pour des raisons purement matérielles celles et ceux qui auraient besoin de soins.

- 3/ Les psy et autres thérapeutes sont des gens un peu bizarres mieux vaut s’adresser à sa famille ou à ses ami(e)s.

Il est peut-être temps de tordre le cou à cette croyance qui voudrait que ne s’intéressent au cerveau que celles et ceux qui en seraient dérangés !

Au vingt et unième siècle, Il n’y a pas plus de savants fous dans les laboratoires que de psy psychopathes dans les cabinets médicaux !

Il est à noter que nombres de ces thérapies brèves ont vu le jour au sein de l’école californienne de Palo Alto, sorte de creuset new-âge des années 70 qui est à l’origine de nombreuses avancées dans les domaines de la psychologie, psychosociologie, sciences de l’information, cybernétique, etc.

Notre vision contemporaine du bien-être et du développement personnel n’aurait pas vue le jour sans Palo Alto.

A contrario, aussi aimants, bienveillants que puissent être vos ami(e)s ou familles, il est quasi- impossible de mener un travail thérapeutique avec ses proches. La proximité et les liens affectifs nuisent à la posture de l’aidant. On ne peut être à la fois juge et partie, on ne peut s’extraire du contexte systémique qui nous inclus et qui nuit à l’efficacité thérapeutique du lien.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de démystifier l’aura du psy sous toutes ses formes. On peut parfaitement aller voir un thérapeute quand on ne se sent pas très à l’aise dans ses baskets comme on porterait sa voiture au garage pour une révision.

Je milite pour une relation de cet ordre, sans pathos et détendue, mon but étant de garder mes patients le moins longtemps possible, même si parfois on décide ensemble d’aller au fond des choses parce que c’est essentiel à ce moment là et que la confiance est là.

Il n’y pas de thérapie vraiment meilleures que d’autres, par contre il y a de meilleurs thérapeutes que d’autres et des thérapies qui conviennent d’avantage à tel où telle.

L’humain est une machine d’une intelligence supérieure et est tellement plus précieux que tous les objets qui nous entourent, alors ça vaut quand même le coup de prendre soin de nous, vous ne trouvez pas ?