Philippe Barbier
Psychopraticien à Sète
 

Philippe Barbier, psychopraticien à Sète

Trouver la bonne fréquence de l'Amour !


Qu’est ce que tu attends pour te donner de l’Amour ?

 

Je ne sais pas vous, mais au cours de mes lectures sur le sujet de lEstime de soi, je tombe quasi tout le temps sur cette magnifique injonction :

Tu dois t‘aimer toi même, on ne peut pas t’aimer si tu ne t’aimes pas, donne-toi de l’amour … !

En plus de ma sainte horreur des injonctions sur le thème du développement personnel, la lecture de ces propos bienveillants déclenche chez moi une mini-colère qui justifie à elle seule la parenté de ce billet d’humeur.

De quoi parle-t-on ?

On ne peut pas s’aimer de force, c’est comme si on imaginait que l’on puisse apprendre à nager en restant simplement assis sur une chaise au bord de la piscine.  C’est un peu idiot non ?

Pourquoi ?

Parce que si tu ne sais pas nager, tu n’as aucune idée de comment faire !

Pareil, si tu as atteint l’âge adulte (et parfois un grand âge) sans avoir appris à te donner de l’amour, comment veux-tu que ça arrive spontanément ?

 

On fait comment alors ?

C’est tout simple, on met des brassards et on commence tout doucement à barboter vers le grand bassin !

En d’autres termes se donner de l’amour c’est tout à fait possible à condition de réunir les bonnes conditions pour y parvenir.

 

  • En premier lieu on pourrait considérer l’amour comme une énergie, une lumière, une chaleur qui aurait la particularité de se renouveler, de nous traverser, immatérielle, inépuisable.                   Comme une onde radio par exemple. Cette énergie circule librement entre des émetteurs et des récepteurs qui peuvent tour à tour remplir l’une ou l’autre de ces fonctions. Métaphore un peu simpliste peut-être mais qui a pour but de vous faire comprendre qu’il est temps si ce n’est pas encore fait de vérifier le bon fonctionnement de son matériel radio !

 

- Car, mauvais émetteur d’amour = difficile de percevoir ton programme aussi génial soit-il.

- Et, mauvais récepteur = la porte ouverte vers la tristesse et la mélancolie.

 

Moi-même, Aime-moi

Donc, bien souvent ce n’est pas l’amour qui fait défaut dans notre entourage, même si on ne se sent pas suffisamment aimé. Le problème est bien qu’on ne sait pas comment le capter, l’identifier, le voir, le ressentir.

Je demande souvent à mes patient(e)s d’interroger trois de leurs proches afin que ceux-ci décrivent pour quoi et pourquoi ils les aiment, en quoi leurs sont-ils cher(e)s.

Les réponses sont toujours merveilleuses, enthousiasmantes, constructives, valorisantes … à la grande surprise de l’intéressé(e).

Ah bon ! Je ne savais pas - je ne m’imaginais pas … que j’étais aimé(e) et aimable à ce point !

Le bug ce n’est donc pas que vous n’êtes pas aimable, c’est juste que vous ne savez pas reconnaître les signes d’amour autour de vous.

La raison en est simple - vous ne vous aimez pas assez pour y parvenir !

Vous n’avez pas l’impression qu’on tourne un peu en rond là ?

 

Voyons la suite.

Moi-même / Moi-m’aime.

Alors comment fait-on pour mieux s’aimer ?

Règle numéro 1 /  -Changer sa croyance - Je ne suis pas digne d’être aimé(e) par celle-ci - je n’ai jusqu’à présent pas appris à reconnaître les signes d’amour autour de moi mais ils existent.

 

Règle numéro 2 /  On arrête avec l’injonction - Tu devrais te donner de l’amour / Je devrai m’aimer moi-même au profit d’une posture autrement plus vertueuse et libératrice :

Pour nager dans le grand bain de l’amour et m’y sentir à l’aise, je dois m’autoriser à être moi-même !

Vous allez voir ça change tout !

Je ne me cache plus, j’accueille et je m’autorise à exprimer mes failles, mes faiblesses, je m’accepte moi-même, comme je suis, point final !

Parce qu’au fond du fond, en étant tout à fait honnête avec soi, si je ne m’aime pas, si mon estime de moi est faible c’est bien parce que j’ai la croyance que pour être aimé et aimable je dois porter un masque, adopter un comportement, une identité qui n’est pas tout à fait la mienne mais qui va me permettre de paraître, de faire avec, de vivre et parfois de survivre !

Par conséquent si je suis aimé de l’autre, dans une relation de couple par exemple, il y a fort à parier qu’une petite voix vienne nous titiller et nous dire : la personne qu’il (elle) aime ce n’est pas vraiment  toi, c’est celle que tu as laissée paraître pour le (la) séduire mais qui n’est pas vraiment toi et tu le sais !

Dans ce cas , la relation aura du mal à s’épanouir tant que l’authenticité ne se sera pas invitée dans le couple.

C’est bien parce que j’ai conscience de ce manque d’authenticité et de vérité que je ne m’aime pas.

On n’est pas loin du syndrome de l’imposteur.

Dans ce cas, le remède (adopter une stratégie pour paraître un minimum aimable) et pire que le mal (la peur d’être soi-même).

 

Qu’est ce qu’on a à gagner et à perdre en étant soi-même ?

Une de mes patientes très timide est prise à partie dans une réunion d’amies par une des convives qui lui reproche son silence, son absence de répartie au cours de la discussion.

En une phrase la voila qui décompense, larmes, douleurs au ventre, etc, et ce pendant plusieurs jours. Pendant leur séjour, elle s’écarte du groupe de ses amies qu’elle apprécie pourtant beaucoup.

A ma question : Pourquoi vous  êtes-vous  écartée du groupe ?

La réponse : Je ne voulais pas leur pourrir les vacances avec mes problèmes.

Je lui ai donc demandé de recontacter certaines de ses amies et de leur dire en substance ceci :

Je suis très réservée de nature vous le savez et les paroles de X m’ont vraiment blessées, je me suis sentie impuissante, honteuse, c’est la raison pour laquelle j’ai eu l’idée de m’éloigner de vous alors que je vous apprécie tant !

Aux embrassades, câlins et paroles soutenantes reçues de la part de ses amies, elle a bien compris combien ces dernières l’aiment, combien elles auraient pu réagir et la soutenir si elle avait pu clairement exprimer ressentiments et ses émotions, en un mot être elle-même.

De cette authenticité ne peut naître que la lumière, une emission d’amour et de considération.

Ce mécanisme vertueux ne s’arrête pas là, puisque la considération, l’amour exprimé à l’égard de la personne authentique que vous êtes désormais va directement alimenter votre trésor, votre CEES, le Compte Epargne Estime de Soi.

Je comprends que l’on m’aime désormais pour celle ou celui que je suis vraiment, authentiquement, alors dans ces conditions oui, j’accepte volontiers de me gratifier de cet amour pour Moi-m’aime.

Ça change tout vous ne trouvez-pas ?

 

Qu’est ce l’on a à perdre ?

C’est comme les premières brasses, au début on pense qu’on va couler, étouffer ou que sais-je et puis … finalement on nage.

Alors, oui en effet, lâcher la perche des masques, des faux-semblants, des stratégies, des petits arrangements avec soi c’est pas toujours facile.

Et puis certain(e)s d’entre nous on subit des traumas lourds ou présentent des personnalités complexes qui rendent très difficile l’apprentissage mais avec un bon maître-nageur, attentionné, patient, pédagogue … ça fonctionne !

C’est dans ce rôle de maitre-nageur que les bons thérapeutes sont efficaces.

En conclusion

Ok, Aime-toi, donne-toi de l’Amour oui, mais ça ne tombe pas du ciel !

Mais s’ouvrir à cette énergie d’amour, la comprendre, la reconnaître dans un petit geste, un mot tendre, un sourire et surtout l’accepter avec bonheur parce qu’on le mérite bien, ça change tout  !

Se débarrasser progressivement des couches qui nous entravent, des masques qui nous dissimulent, des postures qui nous protègent et se lancer tel une reine ou un roi nus dans le grand bain de l’humanité - c’est la début d’un si beau changement croyez-le !

Comment mieux décrire cette transformation qu’en citant Christian Bobin lorsqu’il écrit :

J’ai enlevé beaucoup de choses dans ma vie et Dieu s’est approché pour voir ce qui se passait …

 

Portez-vous bien.

 

 


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