
Mon ego et moi.
Dans un but pédagogique, j’utilise à dessein le terme ego non pas dans sa compréhension philosophique pour qui Ego = je + moi, mais dans son sens commun Ego = le moi empirique, ma petite personne, ma pomme quoi !
Au tout début de ma vie, je ne me suis pas rendu compte que j’avais un ego. A cette époque, je n’avais pas conscience que j’étais une personne unique, à part entière, différenciée du Tout.
Et puis c’est arrivé assez vite quand j’ai compris que tout en moi était programmé pour assurer ma vie, ma survie parfois quand le biberon n’arrivait pas assez vite ou qu’une rage de dent me tordait de douleur !
J’exige qu’on me nourrisse, j’implore que l’on calme ce feu aux gencives qui me consume !
Ego est-tu là ?
Oui je suis là, à ton service, à ta disposition, au service de l’être incarné que tu es et qui mérite que la terre entière subvienne à tes besoins.
C’est son boulot à l’ego, assurer notre survie. S’il faut un peu bagarrer pour avoir une grosse part de gâteau ou tout simplement ne pas se la faire barboter sous le nez, il nous bande les muscles, il nous affute les crocs et nous inspire des stratégies sophistiquées …
Ego mon ami.
Tout ce qui est vivant sur terre fonctionne à peu près comme ça non ?
Il n’y qu’à voir comment les mouettes que j’observe à travers les fenêtres du bateau se chamaillent pour un poisson frais du port !
Sans pitié les mouettes, ça crie, ça pique du bec, c’est la guerre, plus de famille qui tienne, plus de cousins, juste la lutte pour la vie !
Dans le cas de ces gros oiseaux, c’est le costaud qui gagne le plus souvent, parfois le plus malin : l’ego des gros ….
Est-ce que désirer ce qu’il y a de mieux pour moi fait de moi un égoïste ?
Que serais-je sans cet ego à mes cotés ?
Si l’on se réfère à nos besoins essentiels, se nourrir, avoir un toit sur tête, vivre en sécurité, avoir des interactions sociales … il me semble que sans cet ego on disparait non ?
En d’autres terme, je me dis que cet ego primaire est au service de notre incarnation et qu’il nous est indispensable d’en avoir un, costaud, adapté à notre environnement … peut-être notre meilleur allié, la forme la plus naturelle et spontanée de l’amour de soi en quelque sorte.
C’est pour cela que j’ai du mal à emboiter le pas de celles et ceux qui stigmatisent l’ego comme s’il s‘agissait d’un trait de caractère honteux, néfaste, le carburant des égoïstes .
Laissez votre ego s’épanouir, faites-vous du bien sans culpabilité, aimez-vous sans crainte de représailles de la part de vos proches ou de vous-même car sachez que ce n’est pas l’ego qui pose problème quand il déborde et prend un peu trop ses aises.
Le gardien de l’ego, cette faculté qui nous différencie sans doute des mouettes de mon quartier, je l’appelle la Conscience, on pourrait aussi dire le Soi, l’Identité, le Je du philosophe.
La conscience est, entre autre, le régulateur de l’ego, (Carl Gustav Jung écrit le Soi est la donnée existant a priori dont naît le Moi), c’est elle qui est capable de poser les limites.
Nous sommes des êtres sociaux et nous avons de ce fait en nous une forme d’intelligence au service de la communauté.
Sans les autres, nos proches, notre famille au sens large, sans nos protecteurs, nous sommes condamnés à disparaître à plus ou moins long terme.
En somme, une forme de juste équilibre serait de prendre soin de soi et de nourrir l’estime de soi.
Car la conscience est bien une faculté de l’humain à se regarder vivre, à se penser lui-même y compris au sein d’une communauté voire même vis à vis de concepts sub-identitaires, trans-personnels, philosophiques, métaphysiques, etc.
C’est cette conscience élargie qui est à l’oeuvre quand une catastrophe affecte la collectivité ( inondation, tremblement de terre, bombardement …) et que les élans d’entre-aide et de solidarité affluent de toutes parts.
C’est encore en son nom, que l’on porte naturellement secours à celle qui trébuche et chute en pleine rue, aux victimes d’un accident de la route, etc.
N’opposons pas l’ego à une attitude altruiste et généreuse, accueillons ces deux versants de notre identité avec réalisme et intelligence.
Autorisons le Moi et le Soi à cohabiter en nous sans complexe car ils sont complémentaires.
Alors que dire de celles et ceux qui ont la fâcheuse tendance à écraser l’autre, à s’imposer au détriment de la communauté ?
Simplement qu’ils ont justement un problème avec leur ego, que leur estime d’eux-même malmenée au fil de leur histoire de vie a perdu ses repères.
Que leur conscience n’a plus la capacité de réguler un moi hypertrophié, mal en point, en souffrance.
Qu’ils ont occulté les vertus de la dissociation du moi qui nous permet d’évaluer nos actes en fonction de ce qui parait juste, certains diraient moral, éthique.
J’ai la conviction que l’ego a plus à voir avec l’estime de soi qu’avec l’égoïsme, dans ce dernier cas, il s’agira d’un ego malade, en souffrance, inadapté.
Soyez donc fier(e)s de vous à chaque fois que l’occasion se présente, acceptez les compliments, les cadeaux, les récompenses sans aucun complexe, répétez autant de fois que nécessaire : je le mérite. Vous allez voir ça fait un bien fou !
Engagez un dialogue entre votre ego et votre conscience à chaque fois que vous soupçonnez une incohérence dans vos actions vous obtiendrez des informations précieuses !
Bon je vous laisse, j’ai une mouette sur feu ! ;-)