Jean-Louis l'Authentique
Jean-Louis Trintignant
C’était la semaine dernière, comme souvent j’étais allé faire un petit tour sur le site arte.tv pour voir s’il n’y avait pas un bon film ou un doc à visionner afin de passer une bonne soirée et voilà que je tombe sur un (auto)portrait de Jean-Louis Trintignant.
J’ai pour cet acteur, la plus grande tendresse sans trop savoir pourquoi, peut-être son coté Yin assumé en pleine Delon et Belmondo-mania, sa réserve, son sourire, son charme naturel, une sorte d’idéal masculin en creux, tout en finesse et tout en nuances.
52 minutes de pur bonheur plus tard, j’ai compris que la principale qualité de cet homme était l’authenticité, une authenticité qui, ni ne se dit, ni ne se cache.
J’ai compris l’exemplarité d’un personnage qui ne fait preuve d’aucune indulgence à son égard mais qui est également capable de reconnaître les quelques talents qu’il se prête, au poker, derrière le volant d’un bolide et rarement dit-il dans quelques rôles de cinéma.
La force d'être soi-même
J’ai aussi compris sa force, la force incroyable dont il fait preuve alors qu’il perd une première fois une fille, Pauline pendant le tournage du Conformiste de Bertolucci en 1969 et puis comme on le sait en 2003 sa fille chérie Marie.
Non pas la force d’un qui serre les poings ou la mâchoire mais plutôt celle d’un qui serait capable d’accepter son destin dans une posture combinant à la fois le désespoir et la résilience !
Pas question, malgré mes anciennes amours télévisuelles et cinématographiques, de rejouer le masque et la plume, mais plutôt de proposer une réflexion sur ce trait de caractère et qui me semble être une qualité : l’authenticité.
Combien de fois avons-nous eu peur de nous présenter telles et tels que nous sommes, comme si nous prenions le risque d’être moins dignes d’amour et d’interêts si nous étions nous-même ?
Combien de stratégies conscientes ou pas mettons-nous en place pour éviter d’être percé(e) à jour, pris en flagrant délit d’imposture !
Qu'est ce qui se passerait si ...
Puisque je n’ai pas l’authenticité naturelle de Jean-Louis Trintignant, je la travaille en me posant cette question magique à chaque fois que je suis tenté de me dissimuler derrière un masque, une posture …
Qu’est ce qui se passerait si … ?
- Si je montrais ma fragilité …
- Si je manquais de répartie …
- Si on me trouvait antipathique …
- Si j’ai l’air mal à l’aise, etc.
Et à presque tous les coups la réponse est : rien de grave ou pas grand chose !
On a en revanche, tout à gagner à jouer l’authenticité à commencer par ce sentiment libérateur d’être pris pour soi-même, enfin !
Plus de masque, plus d’esquive, plus de honte d’une part et d’avantage de force, de puissance et de confiance de l’autre, tout simplement parce que vous agissez dés lors, animé par une toute autre énergie: la Vôtre.
Soyez vous-même
Quand l’écrivain Christian Bobin nous dit : j’ai enlevé beaucoup de chose dans ma vie et Dieu s’est approché pour voir ce qui se passait … , je ressens presque physiquement le plaisir de cette libération, de ce soulagement, de cette grâce libératrice.
Et si pour commencer cette année nouvelle nous suivions sans réserve le conseil d’Oscar Wilde : Soyez vous même, tous les autres sont déjà pris !
